JOHANNES ACKERMANN, VOYAGEUR
Je crois que je n'en aurai jamais fini avec la graphie de ce nom de famille. Il faut dire qu'en Suisse, on ne connaissait à l'époque que des Achermann et des Ackermann (les deux étant probablement exactement la même chose, parce que le k s'écrivait comme un h avec une légère ondulation). Au début de l'affaire Quéméner, nous avons donc un Américain de fraîche date nommé Ernest Conrad Acherman qui est probablement né sous le nom d'Ernst Konrad Ackermann à Zurich (on écrivait parfois Conrad avec un c en Suisse et en Allemagne, cependant). Il était très courant, à l'époque, d'adapter son nom quand on s'installait dans un autre pays.
Dans l'acte de mariage de 1920, Ernest Conrad Ackerman est le fils de Johannes Ackerman, décédé, et de Lydia Fritz, sa veuve, sans profession, domiciliée à Zurich. Dans celui de 1932, Ernest Conrad Acherman est le fils de Jean Acherman, décédé, et de Lydie Fritz, sa veuve, sans profession, domiciliée à Zurich. Il n'était pas rare de traduire les prénoms des parents d'un étranger dans les actes d'état-civil français. J'ai quelques ancêtres allemands et espagnols, et j'ai déjà constaté ça.
N'ayant pas la possibilité pour l'instant de rechercher l'acte de naissance d'Ernest Acherman, je me contente de ce qu'on peut trouver en ligne et, dans une liste concernant la délivrance de visas à Zurich pour la période de 1848 à 1870, j'ai trouvé les renseignements suivants :
— Le 20 mai 1854, Johannes Ackermann, de Benken (canton de Zurich), particulier, 38 ans, a obtenu un visa pour l'Amérique.
— Le 31 juillet 1862, Johannes Ackermann, de Benken, cultivateur, 47 ans, a obtenu un visa pour l'Amérique.
— Le 16 septembre 1863, Johannes Ackermann, de Benken, cultivateur, 48 ans, a obtenu un visa pour la France, l'Allemagne, l'Italie et les États pontificaux.
Il s'agit très probablement du même homme pour ces trois visas. Il serait donc né entre le 21 mai et le 31 juillet 1815. Par conséquent, 62 ans le séparent d'Ernest Acherman. Le père de ce dernier est décédé avant 1920 et sa mère après 1932. Malgré la différence d'âge très importante, ce voyageur de 1854-1863 pourrait être le père d'Ernest Acherman, car il pourrait, comme Ernest, avoir été marié avec une femme beaucoup plus jeune que lui (née vers 1845, par exemple). Il pourrait également être son grand-père. En tout cas, cet attrait pour les États-Unis les réunit.
J'ajoute que la graphie des noms a été normalisée dans cette liste. Il était peut-être écrit Achermann sur la source.
Enfin, en complément de mes deux billets précédents, voici les signatures d'Acherman et de ses deux épouses françaises sur les actes de mariage de 1920 et 1932 :
Signatures d'Ernest Acherman et Julienne Vorillion sous l'acte de leur mariage le 6 novembre 1920.
Signatures des témoins Yvonne Dufaux et Marie Quimerc'h sous le même acte du 6 novembre 1920.
Signatures d'Ernest Acherman et Marie Quimerc'h sous l'acte de leur mariage le 21 juillet 1932.
Il me semble que Marie Quimerc'h était très fatiguée en 1932, ou elle ne se donnait plus la peine d'écrire lisiblement. Et elle n'a jamais tellement tenu à l'apostrophe dans son nom de famille. L'officier d'état-civil de 1932 avait certainement tiré cette apostrophe de l'extrait d'acte de naissance de la demoiselle. Les témoins de 1920 n'avaient pas subi de telles vérifications (leurs âges n'étaient même pas indiqués, contrairement à la règle) et il était écrit Quimerch dans l'acte.
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