Vendredi 7 décembre 1923

5 décembre 1923 | 8 décembre 1923
PRESSE  : L’Ouest-Éclair

L’AFFAIRE SEZNEC

L’Ouest-Éclair, 7 décembre 1923, page 6.

Où il est question d’un extrait de naissance et d’un mouchoir

 MORLAIX, 6 décembre. (De notre correspondant particulier.) — Un journal parisien1 a cru devoir rappeler qu’un extrait d’acte de naissance avait été trouvé en possession de M. Quéméneur, et qu’un mouchoir appartenant au conseiller général avait été remarqué chez Mme Seznec.
 Ce sont des faits connus de M. Campion, juge d’instruction, qui2 ne croit pas devoir y attacher une importance marquante. Il y avait bien, nous dit-il, un acte de naissance en date du 28 janvier dans la valise trouvée au Havre. Il avait été délivré à Morlaix même. Une enquête a tenté de faire préciser dans quelles conditions la pièce en question avait été remise à la persone intéressée  ; elle n’a donné aucun résultat.
 Quant au mouchoir, il n’a non plus rien de shakespearien, et sur ce point, notre confrère parisien semble avoir subi une influence tendancieuse. Mme Seznec ne fait aucune difficulté pour expliquer la présence de cet accessoire dans son armoire. Quéméneur, nous dit-elle, avait couché chez nous deux jours  ; c’était peu avant son départ. Il se trouva avoir besoin d’un mouchoir, le sien était sale, et il le laissa. Je lui ai fourni, faute d’un grand, deux mouchoirs fins, que je n’ai jamais revus. Quant au mouchoir de Quéméneur, je l’ai lavé et mis sur ma commode. Je l’ai d’ailleurs dit à Mlle Quéméneur.
 Que le mouchoir ait été placé sur la cheminée ou sur tel autre meuble, il importe peu. Deux sœurs de Mlle Quéméneur, qui habitent Guiclan, prétendent avoir vu le fameux mouchoir sur le buffet de la salle à manger. En tout cas, il est évident que nul ne songeait à le cacher3.

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1. L’Œuvre du 5 décembre 1923.
2. Source  : «  et qui  » (faute de syntaxe).
3. Cet article et sa suite, publiée le lendemain dans le même journal, ont été repris, légèrement modifiés, dans Le Petit Breton du 16 décembre 1923, mais il convient d’ignorer les copies, qui ne reflètent pas une enquête journalistique.

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