Samedi 28 avril 2018

LE CORPS DE QUÉMÉNER BRÛLÉ DANS LA CHAUDIÈRE ?

 Les Seznec ont-ils brûlé le corps de Pierre Quéméner dans la grande chaudière de leur usine à Traon-ar-Velin ? Laissons parler Marie-Jeanne Seznec :


In Cyrano, 26 octobre 1924, page 17.

 Même Landru n'aurait pas osé cette plaisanterie. Donc, soit Marie-Jeanne Seznec avait un humour audacieux, un aplomb extraordinaire et des nerfs d'acier, soit le cadavre de Pierre Quéméner n'a jamais été brûlé chez les Seznec.
 En fait, je crois qu'elle avait toutes ces qualités, mais pas au point de faire une affirmation aussi malvenue si la crémation avait bien eu lieu.

24 commentaires:

Jourdan a dit…

Bonjour,
C'est confirmé, les résultats du microscanner viennent d'être publiés par le Télégramme : il n'y a pas trace de restes humains dans les scories retrouvées lors des fouilles.Nous savions que la chaudière était très longue à monter en température et que c'est très difficile de brûler complètement de gros os.Certes les Morlaisiens ont été alertés par de grandes lueurs venues de la scierie et par une odeur pestilentielle dans la nuit du 27 au 28 mai 23. il y a trois ans j'écrivais qu'il pouvait s'agir de la combustion du manteau de laine et du costume qui manquaient à l'inventaire de la valise, fait par la soeur de Quéméner. Vous avez raison, le témoignage de petit Guillaume peut être contesté.Il a pu surprendre une scène de séduction entre Quéméneur et sa mère qui aurait pu tourner au pugilat et construire des faux souvenirs par exemple pour exonérer son père. ce qui me frappe c'est la sincérité de la famille à défendre guillaume seznec.

Jourdan a dit…

Dans le témoignage de Bernard le Her, Petit Guillaume évoque l'hypothèse que le corps ait pu être enterré dans les bois.Il y a des bois derrière le Queffleuth, à Traon Ar Velin. Enterrer le corps dans ces bois ne demandait pas d'autre complicité que celle de la bonne et d'autre moyen de transport qu'une brouette (cf le délire de Seznec en 1953)...Dans le témoignage de Petit Guillaume il y a les lamentations de Seznec, ce qui exclut pratiquement les faux souvenirs.Par contre j'ai du mal à croire à la complicité d'un autre tiers qu'Angèle Labigou.La complicité de De jaegher et de Kerné pour les faux par contre me paraît évidente. Seznec a bien pu leur faire avaler que le boss ayant disparu sans laisser d'adresse il était lui-même dans le pétrin à cause des dollars qu'il lui a donnés et un petit arrangement entre bons copains concernés par les mêmes genres de différends financiers avec le Conseiller général pouvait se concevoir. Par contre lorsque l'affaire a tourné aux Assises ils ont précautionneusement rapporté la machine à écrire dans la chaufferie de Traon Ar velin

Marc Du Ryez a dit…

Les lamentations de Seznec excluent peut-être les faux souvenirs (vous voulez sûrement dire que cette partie ne pouvant se rapporter qu'à la mort de Quéméner, tout le reste doit concerner Quéméner), mais ces lamentations peuvent avoir été inventées.

Jusqu'à preuve du contraire, Guillaume Seznec n'est arrivé chez lui que le lundi matin peu après le lever du soleil, donc vers 5 heures 30, heure nouvelle. C'est lui qui le dit, ainsi que sa femme et sa bonne. Qui auraient tous prêté serment, je sais. Mais on n'a pas un seul témoignage d'une arrivée de Seznec à Morlaix le dimanche après-midi. À part celui de Petit-Guillaume, mais il ne peut pas servir à se valider lui-même. Il faut quelqu'un d'autre.

On s'étonne parfois que personne n'ait vu Quéméner arriver à pied chez Seznec tôt le matin, mais on ne semble pas s'étonner qu'on n'ait pas vu non plus Seznec arriver en pleine après-midi dans sa Cadillac, un jour de fête, d'autant qu'il était encore à Vitré à 13h30.

Jourdan a dit…

Je sais que le témoignage de Vitré n'entre pas dans les dépositions du dossier. Les horaires du retour n'étant pas à cette époque attesté par des facturettes de commerçants peut avoir été trafiqué par Seznec pour faire croire qu'il est rentré lundi matin. Que l'on n'ait pas vu arriver Quemeneur est étonnant en effet. Je ne connais pas bien Morlaix. Je sais que la maison n'est pas très visible. À vrai dire vous auriez bien pu passer dans ma rue ce matin à 6h je ne vous aurais pas vu. Il y a un fait, incontournable: un fils parle de ses parents. Il en parle à son neveu, il en parle à ses enfants. J'ai bien pensé que la chamaillerie entre Marie Jeanne et Quemener aurait pu avoir lieu quelques temps avant le voyage. Et que Seznec excédé par le comportement de son associé qui l'a peut-être nargue ait provoqué un coup de cric fatal. Que Seznec n'en n'ait rien dit à sa famille et qu'à son retour il se soit lamente sur la perte de ses dollars. Que Petit Guillaume alors, dans son pensionnat ait reconstruit l'histoire dans sa tête ce n'est pas impossible. Pour ma part je fais le deuil de toute certitude concernant cette affaire. Ce que je sais c'est qu'à Morlaix il y a un endroit qui correspond au lieu décrit par Seznec dans son délire de 1953 pour l'enterrement de Quemener

Anonyme a dit…

Vraiment, en y repensant, la thèse qui entre le moins en contradiction avec le dossier est celle défendue par Maître Langlois. Quemener gît à Morlaix sous une dalle près d'une fontaine mais ça c'est une donnée qui reste à prouver...

Marc Du Ryez a dit…

Non, la thèse qui entre le moins en contradiction avec le dossier est celle où Seznec est un meurtrier. Elle a convaincu un jury d'assises. Il n'y a pas grand-chose à retirer ni à imaginer pour qu'elle fonctionne. Celle de monsieur Langlois est seulement la plus vraisemblable parmi celles où Seznec n'est pas un meurtrier. Mais il se peut que Seznec n'ait pas tué Quéméner et que les faits soient cependant tout autres, que la réalité soit inimaginable en l'état actuel des connaissances et peut-être même pour toujours, parce qu'il nous manque trop d'éléments et qu'il y a également de trop nombreux éléments parasites.

Marc Du Ryez a dit…

Les nombreux témoins de Vitré ne sont pas dans le dossier mais je n'ai pas l'intention de refaire le procès... moi, donc je prends tout ce qui me semble exploitable, et je compare. Je cherche à comprendre cette histoire et je me moque de savoir dans quelle direction se trouve la vérité. Je ne pars pas d'une conviction d'innocence, de semi-innocence ou de culpabilité pour ensuite essayer de faire coller les faits à ma théorie. Le témoignage de Petit-Guillaume existe, mais les témoins de Vitré aussi. Aucun n'est dans le dossier, donc on les jette tous ?

Je sais bien que Quéméner peut être passé inaperçu dans Morlaix, puisqu'il était tôt et qu'il n'avait rien de spécial (contrairement à Seznec, qui avait l'air louche... mais au procès il était très présentable). Il n'était pas 6 heures, d'ailleurs. Si Quéméner a pris le train dans la nuit du 26 au 27, il y a eu un changement d'heure durant le trajet et il est arrivé à 7h08 heure nouvelle à Morlaix, ce qui correspond à 8h08 de nos jours. Ce n'est pas si tôt que ça. Et je voulais en fait parler de Seznec : personne n'a vu Quéméner le matin, d'accord, mais Seznec et sa Cadillac l'après-midi non plus, alors qu'il était tout de même un peu plus voyant, et très connu dans son quartier (pas nécessairement en bien).

Anonyme a dit…

Le seul argument qui me fait préférer la thèse de Maître Langlois est qu'elle est fondée sur le témoignage du fils de l'accusé et qu'il ne plaide pas pour l'innocence totale. Pour le reste vous avez raison tout est possible. Mais si Seznec n'avait pas une parcelle de culpabilité il se serait mieux défendu.

Anonyme a dit…

@ Marc D
Cher Monsieur, Que Quéméneur ne fut pas aperçu le matin du Dimanche n'a rien d’impossible. En effet, il aurait pu suivre le parcours suivant : longer la voie ferrée, puis descendre le long du cimetière et par un chemin où pas grand monde n'habitait à l'époque, arriver pile devant Traoun ar Vilin. Avec un dose d'ironie, je précise que je connais très bien Morlaix.
De plus, la question du changement d’heure n'a pas grand chose à voir. Ce changement était purement administratif et ne pouvait être officiel à cette date, puisque les Sénateurs tardaient pour l'adopter. De plus, les nouveaux horaires de chemin de fer ne seront publiés, donc en fonction qu'au mieux, le 1 juin, précise -on dans Ouest-Éclair. Je me demande depuis longtemps, dans quelle mesure, ce point, dans l'ensemble de l'affaire, n 'est pas un leurre, introduit à posteriori . Il faudrait relire toute la presse de l'époque, pour savoir si on en a tenu compte , lors de l'enquête.Pour ma part, je sais que les milieux paysans ne se fiaient qu'à l'heure du soleil et ne tenait pas compte de l'heure administrative.
Enfin, je pense que vous faites erreur : Seznec était très "présentable" et l'a sans doute toujours été. Regardez sa photo, juste avant son arrestation, devant les locaux de la police.Même, durant les pérégrinations de l'enquête dans les environs de Dreux, il n'a rien de louche.
Bien à vous

Skeptikos a dit…

Vous oubliez une troisième hypothèse: "soit l'information est fausse", et comme, Cyrano était un journal satirique, il ne devait pas beaucoup hésiter à faire un bon mot. Il aurait fallu recouper l'information.

Marc Du Ryez a dit…

Cher anonyme, sachez qu'au lieu de le rester, vous pouvez sélectionner "Nom/URL" et mettre un prénom, un nom ou un pseudo (l'URL n'est pas obligatoire), ce qui facilitera le dialogue.

J'ai expliqué deux fois dans ces commentaires, et je vais le faire pour la troisième fois : Quéméner a pu arriver discrètement chez les Seznec, d'accord ! Là n'est pas le problème, mais alors pas du tout. Le problème, c'est Seznec arrivant en Cadillac en pleine après-midi un jour de fête sans que personne ne le remarque avant le lendemain matin (et encore, personne ne l'a vu le 28 au matin à part sa femme, sa bonne et de Jaëgher, mais au moins d'autres ont vu sa voiture). Il est donc inutile de détourner le sujet. L'invisibilité de Seznec à Morlaix le 27 mai et sa visibilité à Vitré sont ce que je constate. Je peux donc très difficilement en conclure de façon certaine qu'il était à Morlaix l'après-midi, car tout porte à croire qu'il n'y était pas.

Oublions donc l'heure officielle : le train de nuit arrivait environ 2 heures et 50 minutes après le lever du soleil à Morlaix. Je pense qu'il est clair ainsi que c'était en plein jour et en pleine activité.

Non, Seznec n'était pas présentable. Votre opinion et la mienne n'ont aucune importance. Les gens qui le croisaient le trouvaient louche. Il avait l'allure générale et la dégaine d'un gangster. Voyez ce qu'en disent les inconnus de l'Hôtel Parisien de Rennes et le postier du Havre, par exemple. Grimaces, mal rasé, chapeau de travers, mains dans les poches, costume défraîchi, aucune allure. Au procès, par contre, il était impeccable.

Marc Du Ryez a dit…

Cher Skeptikos, j'ai lu d'autres articles concernant le domaine judiciaire de "Cyrano", et ils semblent sérieux, documentés. Ils s'intéressent à un angle négligé par les autres journaux. Ils recherchent où se trouve l'ironie, le ridicule dans ce qu'ils observent, mais ils n'inventent rien, d'après moi. Ils n'auraient sûrement pas osé inventer une telle ânerie. Comment peut-on inventer ça ? Ça n'est même pas drôle.

Marc Du Ryez a dit…

Correction de mon commentaire sur l'heure d'arrivée du train : c'était en fait 1 heure et 50 minutes après le lever du soleil.

Soleil : vers 5h20 heure nouvelle. Train : 7h08 heure nouvelle. Un kilomètre à pied : 15 minutes environ.

En admettant que le train arrive en gare de Morlaix à 7h05 (puisqu'il repart à 7h08), Quéméner arrive au plus tôt chez les Seznec à 7h20, ce qui correspond à 8h20 de nos jours.

Thierry Lefebvre a dit…

Mme Prigent, de Hainault et Legrand, Gadois père et fils... À chaque fois qu'il prend le train, Seznec est vu par des gens qui viennent gracieusement déposer leur témoignage aux autorités. Dès le 10 juillet 1923 la famille de Quéméner offre une prime de 2000 francs, portée à 5000 fr le 13 juillet, à qui fournira tout renseignement qui permettra de découvrir le corps du disparu dont la photo est diffusée dans la presse, et malgré cela, personne ne signale avoir vu le conseiller général dans un train Paris-Morlaix, pas même un employé des chemins de fer qui lui aurait vendu son titre de transport.

Concernant le retour de Seznec à Morlaix, il a également été vu à Mayenne au garage Brilhault le dimanche 27 mai vers 10h du matin par M. Brilhault et par le mécanicien Henri Provost qui lui a démonté un pneu. En admettant qu'il en soit reparti vers 10h30 et en se basant sur la moyenne de 20km/h réalisée depuis le départ, le passage à Vitré à 13h30 est cohérent.

Marc Du Ryez a dit…

En effet, Thierry. Et à partir de Vitré, une très bonne moyenne serait 50 km/h (estimée par les inconnus de Rennes comme parfaitement possible avec cette voiture), sans le moindre incident et avec une traversée assez rapide de Rennes, donc Seznec serait au plus tôt à Morlaix à 18h30, ce qui commence à faire tard et ne collerait pas tellement avec l'histoire de Petit-Guillaume.

J'ai résumé ce qui semble le plus raisonnable sur ma page du 27 mai : https://affaire-quemener-seznec.blogspot.fr/2013/05/1923-05-27.html

Rappelons que le seul et unique soutien de l'histoire de Petit-Guillaume c'est lui-même. On fait donc appel à la CROYANCE, une notion qui impressionne rarement une commission de révision. Aucun témoin, aucun élément matériel ne vient soutenir cette histoire.

De plus, cette histoire a exactement la même faille que la défense de Seznec au procès de 1924 : que s'est-il passé après le dîner à Houdan ? Plus on lit les multiples versions de Seznec sur ce point, plus c'est absurde. Or, il est absolument nécessaire que Quéméner ait quitté Seznec vivant à ce moment-là, et vraiment, on se demande bien comment, quand et où. Ce n'est sûrement pas Seznec qui nous a aidé à y voir clair sur cet épisode tout de même assez important (une façon normande de dire : absolument capital).

Jourdan a dit…

Monsieur qui connaissez Morlaix,
J'ai à ma disposition un plan de Traon Ar Vélin que je ne peux pas reproduire ici pour des raisons techniques qui montre qu'à gauche de la maison, dans le jardin, à la limite de la propriété il y a une fontaine et près de cette fontaine une dalle d'ardoise couverte de terre par le propriétaire actuel de cette partie de la propriété. La description de ce lieu à Morlaix, ressemble étrangement à la description que Seznec a fait en 1953, le situant dans son délire à Plourivo. Mais vu son état de santé de l'époque il aurait pu faire une confusion. Connaissez-vous l'existence de cette fontaine et de cette dalle dans le jardin de la scierie. Merci !

Skeptikos a dit…

Excusez moi. Sur mon message de 12.31 h, j'avais mis mon pseudo. Mais il n'est pas passé.

Skeptikos a dit…

Madame Jourdan, je connais Morlaix, mais je n'y connais pas tout. Et pas ce que vous décrivez.

Marc Du Ryez a dit…

Cher Skeptikos, vous êtes tout excusé pour le pseudo qui n'est pas passé. Je n'ai fait la remarque qu'après avoir reçu plusieurs commentaires anonymes sur ce blog, ce qui crée un peu de confusion dans les échanges. Malheureusement, je ne peux pas désactiver "Anonyme" et conserver "Nom/URL", car les deux sont liés dans les réglages, et je ne souhaite pas limiter les commentaires aux comptes Google et Open ID (Overblog n'étant pas inclus). J'espère donc que les commentaires seront signés au moins d'un pseudo.

jm a dit…

Chers Marc et Skeptikos,


Je penche, comme Skeptikos, pour l'hypothèse canulardesque : Mme Seznec parle "froidement" de brûler Quéméneur !

Cela étant, vu que bien des choses se sont passées à proximité de Gambais, penser à la chaudière n'est pas totalement stupide !

Unknown a dit…

Cher Marc...
Je vous demande instamment de ne pas publier les commentaires où Breizh me cite.
Merci.

Marc Du Ryez a dit…

Bonjour, Liliane. Je viens de supprimer ce commentaire qui n'était que polémique et n'apportait rien à la réflexion sur l'affaire. Je crois également qu'il avait été posté à l'identique sur un autre blog.

sanchez a dit…

Mesdames, messieurs
Question peut être stupide mais cela vous semble vraiment possible si j'ai bien suivis, que Seznec ai mis le corps de Quemeneur dans le véhicule a partir de houdan, allez a la queue lez Yvelines, puisqu'il y a étais vu, et revenir en arrières pour repartir sur la bretagne? cela me parais bien discutable. Pour moi la piste de St Lubin de la Haye me semble plausible mais apparemment bien discutable aussi, quel mic mac .....

Marc Du Ryez a dit…

Bonjour, Sanchez,

Il me semble impossible que Guillaume Seznec ait transporté le corps de Pierre Quéméner dans sa voiture de Houdan à Morlaix. Il aurait dû passer trois nuits et deux jours avec ce corps et risquer de se faire découvrir à tout moment (dont une nuit passée à l'hôtel à Pré-en-Pail, selon ses dire, durant laquelle il aurait dû laisser la Cadillac sans surveillance, mais dans une telle hypothèse il aurait à nouveau dormi dans sa voiture, probablement). Ceux qui l'ont vu à La Queue-lez-Yvelines, Émile Hodey lors de nouvelles réparations à Dreux le 26 mai et les gens qui l'ont aidé à Vitré le 27 auraient certainement remarqué la masse représentée par un corps recouvert de couvertures ou autres (la voiture ne possédant pas de coffre à bagages), et ils n'ont rien signalé de tel, alors que certains ont regardé à l'intérieur.

Si Seznec a tué Quéméner près de Houdan, il a dû se débarrasser du corps au plus vite, et ce n'est qu'ensuite qu'il aurait pu rechercher de l'aide pour sa voiture. Avant cela, au mieux, il pouvait demander de l'essence à un agriculteur qui passait par là (Henri Schwartz à 5 heures et demie du matin), mais c'était risqué, car il faisait grand jour. Je crois donc que, dans cette hypothèse, tout s'est passé avant 3 heures et demie du matin (premières lueurs de l'aurore) et probablement après le passage du cycliste Pierre Dectot vers 23 heures.

Quant à la piste de Saint-Lubin, elle est : 1) absurde par rapport aux faits connus de l'affaire, et 2) une fabrication de Mme Morand à partir de souvenirs n'ayant aucun rapport avec l'affaire Quéméner et datant des années 1940 (quand son père était fossoyeur à Saint-Lubin et qu'elle y vivait encore). J'imagine que vous avez lu les articles de madame Langellier sur son blog (http://seznecinvestigation.over-blog.com/). Elle avait fait un sort à cette piste bien avant que l'enquête de gendarmerie ne démontre que c'était n'importe quoi.