13 juin 1923
| 15 juin 1923
DOCUMENT : Récit de Pouliquen
ÉVÉNEMENTS
Probablement très tôt le matin, Jenny Quéméner envoie un mot aux Seznec sur une carte postale pour leur dire qu’elle a reçu la veille un télégramme de son frère et que tout va bien1.
Jean Pouliquen et Louis Quéméner arrivent à Landerneau à 6 heures 17 en provenance de Paris. Jenny Quéméner leur annonce que Pierre a télégraphié du Havre pour dire qu’il rentrera dans quelques jours. Surpris de constater que le télégramme est signé « Quéméneur » au lieu de « Pierre », Pouliquen doute de son authenticité et appelle la Sûreté générale pour demander que l’enquête se poursuive2.
Dans l’après-midi, maître René Le Gall, huissier à Morlaix, se présente chez Guillaume Seznec pour saisir ses meubles. Seznec fait opposition à cette saisie, qui aura finalement lieu cinq jours plus tard3.
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1. La Dépêche de Brest, 25 juin 1923, page 2.
2. Récit de Jean Pouliquen.
3. Bernez Rouz, page 92, apparemment d’après la déposition de René Le Gall du 14 mai 1924.
RÉCIT DE JEAN POULIQUEN
Nous1 arrivâmes à Landerneau le [jeudi]2 14 juin à six heures trente du matin3. Nous fûmes joyeusement accueillis par ma belle-sœur4 qui vint au-devant de nous et nous plaisanta sur nos mines funèbres. Elle avait disait-elle reçu la veille un télégramme du Havre, disant que tout allait bien et que Pierre devait rentrer dans quelques jours. Sceptique, je lui demandais le télégramme et je lui fis aussitôt remarquer que dans toutes ses correspondances à sa famille, mon beau-frère signait toujours Pierre, tandis que le télégramme était signé Quemeneur ; j’eus immédiatement des doutes au sujet de l’authenticité de ce télégramme.
Ma belle-sœur ayant télégraphié la veille à Paris pour faire arrêter les recherches, je téléphonais immédiatement pour exprimer mes doutes et faire continuer l’enquête. Je ne pus me faire comprendre et j’invitais M. Louis Quemeneur, mon beau-frère, à écrire immédiatement à M. Vidal. Ce dernier, moins défiant que nous et comptant sur le prochain retour de mon beau-frère, n’en fit rien.5
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1. Jean Pouliquen et Louis Quéméner.
2. Source : « mercredi ».
3. Départ de la gare Montparnasse à 20 heures 10, arrêt à Landerneau à 6 heures 17.
4. Jenny Quéméner.
5. Bernez Rouz, page 108.
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