Dimanche 27 mai 1923

26 mai 1923 | 28 mai 1923

ÉVÉNEMENTS

 Vers 8 heures, Guillaume Seznec quitte Pré-en-Pail.
 Vers 10 heures, il s'arrête à Mayenne, où il fait remplacer un pneumatique et une chambre à air au garage Brilhault1.
 Il s'arrête ensuite à Ernée pour déjeuner. On peut situer cette halte entre 11 heures et 11 heures 30.
 Vers 13 heures 30, Seznec tombe en panne à Vitré. Des passants lui apportent de l'aide et il repart rapidement2.
 Quelques kilomètres avant d'arriver à Rennes, la Cadillac tombe à nouveau en panne. Il n'a parcouru qu'une trentaine de kilomètres depuis Vitré. Cet arrêt se situe probablement entre 14 heures et 14 heures 30. Seznec dira avoir été immobilisé pendant 4 heures.
 Vers 18 heures, il peut enfin repartir, mais il va devoir traverser toute la ville de Rennes à faible allure.
 Arrivé à Broons, il achète de l'essence. Il est probablement environ 21 heures, et il va bientôt faire nuit3. Il lui reste alors environ 132 kilomètres à parcourir pour arriver à Morlaix, et il va devoir ralentir. Ce trajet nocturne devrait logiquement lui prendre 6 ou 7 heures.

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1. L'Ouest-Éclair, 5 juillet 1923, page 5.
2. L'Ouest-Éclair, 28 juin 1923, page 4, et 29 juin 1923, page 4. C'est la dernière fois qu'il est vu par des témoins ce jour-là.
3. Le soleil se couche ce jour-là vers 20 heures 50 à Broons, à la nouvelle heure d'été.

21 commentaires:

C.J a dit…

Bonjour,
Sur quoi s'appuie ce timing du retour ? Sur des articles de journalistes qui ont enquêté en juillet 23,plus d'un mois après le passage de la voiture ? Si le témoignage de son fils est exact, Seznec avait tout intérêt à faire croire qu'il n'est rentré que le 28 au matin. En réalité il n'était pas "traçable " il a déroulé son timing au mieux de ses intérêts, donnant des repères horaires invérifiables. Même à l'hôtel de Pre-en-Pail il n'a pas rempli de fiche de voyageur (B.Rouz,L'affaire Quemeneur-Seznec p.76)

Marc Du Ryez a dit…

Ce timing se veut un juste milieu entre toutes les sources. C’est un croisement des différentes déclarations de Seznec et des témoignages concernant ses passages. Il n’est pas fondé sur une histoire truffée d’incohérences faite 55 ans plus tard par le fils du condamné, qui avait 12 ans à l’époque, ni sur mon imagination (ce que d’autres ne s’interdisent pas).

Vous devriez savoir que les derniers témoins ont vu Seznec à Vitré vers 13 heures 30. Je l’ai d’ailleurs indiqué en note. Donc, même avec une Lamborghini en parfait état, il ne pouvait pas faire un passage le dimanche matin chez lui, ni repasser dans l’après-midi. Pour le matin, il lui aurait fallu la DeLorean du docteur Emmett Brown.

C.J a dit…

Oui,je sais que les derniers témoins interrogés par les journalistes sur la question :"Monsieur Seznec dit vous avoir demandé de l'aide à 13h30 ,le dimanche 27,est-ce que vous confirmez. Bien sûr qu'ils confirment. Il n'ont pas regardé l'heure à leur montre, ils n'en avaient peut-être pas,si oui était-elle à l'heure d'été. Un automobiliste leur a demandé de l'aide, un jour...puisque les journalistes leur parle du 27 à 13h30...c'est l,,avant l'heure, l'effet vu à la télé !

Unknown a dit…

"donnant des repères horaires invérifiables".
On ne doit pas avoir les mêmes sources…
Il y a des réalités incontournables et qui ne peuvent pas être contournées.
Guillaume Seznec est revenu à Morlaix le lundi 28 mai 1923 au tout petit matin.
Point barre.
On ne contorsionne pas des faits pour les faire coller à la nouvelle version très fantaisiste de M. Vilain

Marc Du Ryez a dit…

Ce que vous dites, C.J., sort tout droit de votre imagination et ne correspond pas à la réalité. Seznec ne mentionne pas cet incident assez bref à Vitré lors de son retour. Les témoins de Vitré ont assuré avoir vu Seznec un dimanche à 13 heures 30 dans une Cadillac. Ils ne pouvaient préciser quel dimanche, et ils pensaient que c’était début juin.

Le dimanche 3 juin, Seznec est arrivé le matin à Morlaix en provenance de Paris par le train de nuit. Dans la journée, il s’est rendu avec Julien Rams à Trégastel. Cela rend impossible sa présence à Vitré ce 3 juin dans une Cadillac qui était dans son garage, en cours de réparation.

Le dimanche 10 juin, à 13 heures 30, Seznec est à Morlaix. Pouliquen et Louis Quéméner lui ont rendu visite le matin très tôt, et il les rejoindra un peu plus de deux heures plus tard dans le train pour Rennes.

Le dimanche 20 mai, Seznec n’a pas de Cadillac.

Il ne reste que le dimanche 27 mai.

Marc Du Ryez a dit…

Ajoutons que le passage à Mayenne vers 10 heures du matin ce 27 mai est également certifié par plusieurs témoins. Il ne permet pas non plus à Seznec de faire ce jour-là un passage chez lui le matin, ni de repasser l’après-midi.

Vous dites, « Si le témoignage de son fils est exact », mais vous n’en gardez que ce qui vous intéresse. S’il est exact, il faut tenir compte de ce passage dans la matinée (celui de l’après-midi est également impossible, mais on pourra prétendre que Seznec roulait en Ferrari sur une autoroute), ainsi que du fait que les événements décrits par Petit-Guillaume ont eu lieu « au début de mai » (selon une personne qui connaissait parfaitement les dates de l’affaire). C’est donc un fantôme qui vivait auprès de Jeanne Quéméner jusqu’à son départ définitif de Landerneau le 24 mai.

Marc Du Ryez a dit…

Je viens d’ajouter quelques références pour les passages à Mayenne et à Vitré. Je compte citer les sources en notes concernant tout ce que j’ai écrit, pour permettre aux lecteurs de vérifier par eux-mêmes, mais cela ne se fera que lentement.

Marc Du Ryez a dit…

À propos du passage à Vitré, je corrige mes propos écrits plus tôt : il n'est pas dit dans L'Ouest-Éclair du 28 juin que c'était une Cadillac, mais une "auto de marque américaine", ce qui ne change rien à ma conclusion, la date du 27 mai étant d'ailleurs confirmée dans le journal du lendemain.

Liliane Langellier a dit…

Merci, cher Marc, de votre précision légendaire…
Je viens de mettre sur mon blog les extraits de presse que vous nous citez pour confirmer vos dires.
Il est très important, à une époque où sur l'affaire Seznec, on écrit tout et n'importe quoi (les journalistes n'avaient pas de montre, for example) de rester très près des sources.

C.J a dit…

Merci Monsieur du Ryez pour votre réponse. C'est encore mieux que ce que je pensais...Les témoins n'ont pas dit qu'ils ont vu Seznec le 27 mai, mais un automobiliste avec une voiture américaine un certain dimanche de mai. En voilà d'une preuve. D'ailleurs ce fameux dimanche 27 mai , dernier dimanche du mois, avait lieu le Grand Pardon de Morlaix. Les pensionnaires de Saint Jo avaient la permission de minuit et qui connaît les grands Pardons de Bretagne avec ses visiteurs extérieurs, ses forains et ses préoccupations religieuses ne s'étonnera pas que Quemener soit passé inaperçu: avec son allure fripée de voyageur de nuit il n'a pas dû trop se montrer. Avez-vous idée de ce qu'est un train en 1923 ? une Pacific 80 au charbon avec ses escarbilles et ses wagons en bois...

C.J a dit…

Lorsque je lis la retranscription du témoignage de PG publiée sur son site par Denis Langlois, le me dis :
-Ton père était là ?

-Il est passé le matin 

-il est venu l'après-midi 

Il faudrait pouvoir écouter cette bande...

Apprécier sur quel ton ces choses sont dites. 

Entendre les silences...

J'imagine Petit Guillaume plongé dans ses souvenirs;  il revoit la scène. 

Est-ce que son père était là quand ça s'est passé ? C'est comme ça qu'il comprend la question. 

Il ( Quemeneur) est passé le matin

Il( son père) est venu l'après-midi...

C'est comme cela que j'entends les choses...

Marc Du Ryez a dit…

Merci, chère Liliane. Votre blog est en fait l’une de mes références. Vous fournissez les informations, vous illustrez, vous commentez. Chacun peut se faire son opinion. C’est mon but ici également.

Marc Du Ryez a dit…

Vous déformez encore les faits, C.J. Concernant la date à Vitré, je vous l'ai dit, ce n'était pas "un certain dimanche de mai" comme vous l'écrivez, mais début juin, corrigé dans l'édition du lendemain en 27 mai, ce qui "concorde d'ailleurs pleinement avec la déclaration du courtier morlaisien", selon le journaliste. Pas besoin de le préciser si on est parti du témoignage de Seznec pour trouver la date de son passage à Vitré. Ce sont les témoins (fiables) qui confirment ce point du récit de Seznec (suspect).

Je me demande pourquoi vous voulez que la date soit incertaine, alors que vous suggérez que ce n'était peut-être pas Seznec. De toute façon, je vous ai montré que, si c'était Seznec, c'était le 27 mai. Si ce n'était pas lui, on se moque de la date, en effet. Seulement, pas de chance, deux témoins ont vu la carte de visite de Quéméner sur le tableau de bord. Et l'homme a déclaré "qu'il venait de Paris et avait eu tout le long de la route de nombreuses pannes." Franchement, on est assez proche de notre histoire. Quelle autre relation de Quéméner pourrait s'être retrouvée dans la même situation exactement à la même date ?

Quant au passage à Mayenne vers 10 heures du matin : "trois personnes ayant vu sa photographie dans les journaux l'ont formellement reconnu."

Marc Du Ryez a dit…

Concernant le "témoignage" de Petit-Guillaume, vous le citez de façon tronquée, ce qui interdit toute analyse. Voici le passage :

BLH : Ton père n’était pas là à ce moment-là ?
GS : Ah, il est venu l’après-midi. Il est passé le matin et il est venu l’après-midi.

C'est très clair, car Quéméner n'est pas "passé" le matin, à moins qu'il s'agisse de passer dans l'autre monde ("au début de mai", rappelons-le, pour bien comprendre l'absurdité du récit). Donc, logiquement, Seznec passe le matin (mais repart), Quéméner arrive ensuite, puis Seznec revient, après le drame.

Admettons que ce soit Quéméner qui soit passé le matin, car il s'agit de langage parlé, d'expressions familières... Seznec ne peut toujours pas venir l'après-midi, car il lui est extrêmement difficile d'arriver avant l'heure du dîner. Après Vitré, il lui reste plus de 220 km à parcourir, sur des routes que nous appellerions aujourd'hui des routes de campagne, avec des croisements partout, des animaux et des gens sur la route, des villes à traverser lentement, dont Rennes, sans compter qu'il a fini à plat en roulant sur les jantes, avec un moteur qui "cognait". Donc, cela ne lui laisse guère le temps d'arriver chez lui en plein jour, puis de discuter avec sa femme et la bonne "toute l'après-midi". Ce n'est qu'ensuite qu'ils auraient fait jurer Petit-Guillaume de ne rien raconter, avant de le ramener à l'école, "le soir", selon le principal concerné, ou à minuit, selon vous.

"Il faudrait pouvoir écouter cette bande..." Mais elle a été perdue et nous n'avons pas même la preuve qu'elle ait jamais existé. Nous n'avons qu'un témoignage sur un témoignage. Bien entendu, j'ai toute confiance en la probité de Denis Langlois, mais ce que je crois n'a pas d'importance aux yeux de la justice. La vérité, c'est que, sur le plan légal, nous n'avons pas le témoignage de Petit-Guillaume, mais plutôt quelque chose comme : "Petit-Guillaume disait que..."

C.J a dit…

C'est marrant ça, un assassin qui se balade avec la carte de visite de sa victime sur son tableau de bord...il ne devait pas être tout à fait mort Pierre Quemeneur !
Qu'est-ce qu'on irait pas inventer pour qu'on parle de vous dans le journal !

C.J a dit…

Quant à l'état de la voiture on lit tout et son contraire. Seznec dit qu'il n'a pas eu de problème particulier après Vitré. Le dimanche matin il n'y a pas tant de monde que ça sur les routes . Et je vous le répète c 'était jour de grand Pardon à Morlaix. Seznek qui est un ancien de Saint Jo ne veut pas en démordre. Mais un soir de Grand Pardon PG a pu rentrer plus tard au pensionnat.

C.J a dit…

Madame Langellier,
Je n'ai jamais dit que les journalistes n'avaient pas de montre, je parle des "témoins " qui auraient vu "un dimanche de juin " un automobiliste conduisant une voiture américaine "

Liliane Langellier a dit…

Cher Marc…
Je me demande si tous ces braves gens qui ergotent sur le bien-fondé des révélations de Petit-Guillaume, ont lu le superbe papier d'Alain Delame : Petit Guillaume : récit(s) de résilience.
Je suis très honorée de recevoir Alain, de temps en temps sur mon blog.
Il a fait l'E.N.S.de la rue d'Ulm.
Il est agrégé d'anglais.
Et a été enseignant à Centrale Lille.
Un sacré calibre, quoi !
Ce qui nous change un peu de la médiocrité ambiante.

C.J a dit…

belair.over-blog.com/2020/02/train-de-nuit.html

Liliane Langellier a dit…

C'est quoi ce nouveau blog Affaire Seznec Discussion ???
Qui pompe ses illustrations sur les blogs des autres ???
Sans en indiquer la provenance ???
Pour moi (comme pour Miche Pierre), il n'y a que 5 blogs :
(dans l'ordre où Michel les a cités) :
- Affaire Seznec Investigation et La Piste de Lormaye,
- L'affaire Seznec revisitée,
- Le site de Marc du Ryez,
- Le site de Denis Langlois.

Marc Du Ryez a dit…

C.J., maintenant que nous avons le lien vers votre blog, je vous prierais de bien vouloir y exposer vos réflexions plutôt qu'ici, car je constate qu'elles n'ont pour but que de tordre les faits établis pour les faire coïncider avec un récit absurde et une hypothèse fantaisiste. Je tiens à garder un regard rationnel sur l'affaire et je ne peux pas perdre mon temps à répondre à des affirmations non étayées et en contradiction avec les faits. Trois témoins qui reconnaissent formellement Seznec, pour moi, c'est un fait. Ils peuvent se tromper, mais on ne peut pas remettre en cause le fait qu'ils sont formels, sur la personne, le lieu, la date et l'heure. On ne peut pas se moquer d'eux, des journalistes, de la police et de la justice, tout en prenant pour parole d'évangile les bobards (ou tout du moins le récit très confus) de Petit-Guillaume.