Vendredi 25 mai 1923

24 mai 1923 | 26 mai 1923
DOCUMENTS  : Récit de Pouliquen - Lettre de Pouliquen

ÉVÉNEMENTS

 Vers 4 heures du matin, Pierre Quéméner frappe à la porte de la chambre de Guillaume Seznec à l'Hôtel Parisien pour le réveiller, une heure plus tôt que prévu1.
 Vers 5 heures, Quéméner et Seznec quittent Rennes en Cadillac. Seznec conduit.
 Probablement vers 8 heures, ils prennent leur petit-déjeuner à Ernée2. En repartant, Quéméner prend le volant et le gardera jusqu'à ce que les deux hommes se séparent3.
 Vers 9 heures, Jean Pouliquen reçoit le télégramme que Quéméner lui a envoyé la veille. Il se rend à la poste pour envoyer le chèque demandé, mais le courrier de Paris est déjà parti.
 Vers midi, Quéméner et Seznec déjeunent au Mêle-sur-Sarthe et en repartent vers 13 heures 30.
 Parvenus à Mortagne-au-Perche, ils recherchent des lampes électriques à culot américain, en vain.
 Dans l'après-midi, Pouliquen envoie le chèque de 60.000 francs à Paris, accompagné d'une lettre.
 Dans la journée, une lettre signée «  Quéméneur  » est envoyée de Morlaix à un garagiste de Rennes.
 Vers 16 ou 17 heures, Quéméner et Seznec tombent en panne au milieu de la ville de Dreux.
 La voiture est réparée au garage d'Émile Hodey. Ils prennent ensuite l'apéritif avec le garagiste.
 Ils repartent vers 20 heures4.
 Vers 21 heures, ils s'arrêtent à Houdan et dînent à l'hôtel-restaurant Le Plat d'Étain5.
 En repartant vers 22 heures, ils se trompent de route et arrivent à la gare de marchandises. En faisant demi-tour, la Cadillac heurte le montant d'une barrière, puis elle repart en direction de Paris.
 Vers 23 heures, Thérèse Malet voit une voiture stationnée à 6 kilomètres de Houdan dans la direction de Paris, avec un seul homme à bord. Vers la même heure, un cycliste, Pierre Dectot, croise une voiture arrêtée environ 4 kilomètres plus loin dans la même direction, les phares allumés  ; le conducteur fait les cent pas.

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1. Le soleil se lève ce jour-là à Rennes à 4 heures 17.
2. Lors de ce voyage, à l'aller comme au retour, la Cadillac suit la route nationale 12, qui correspond exactement à l'ancienne route Paris-Brest du temps de la malle-poste. Cependant, elle s'en écarte entre Vitré et Mayenne, pour gagner une dizaine de kilomètres en passant par Ernée plutôt que par Laval.
3. D'après le récit de Seznec dans La Dépêche de Brest du 25 juin 1923.
4. Le soleil se couche ce jour-là vers 19 heures 38 à Dreux.
5. Ancien relais de poste du seizième siècle.

RÉCIT DE JEAN POULIQUEN

Le 25 au matin, je recevais un télégramme daté de Rennes du 24 mai, huit ou neuf heures du soir, contenant à peu près ceci1  : «  Contrairement à ma lettre du 22, adresse-moi le chèque de soixante mille francs sur la Société Générale, maison mère à Paris, et non la Banque de France, à l'adresse ci-après — poste restante numéro trois Paris 1.  »
 Le jour même, je prenais à la Société Générale le chèque demandé et l'adressais à mon beau-frère sous pli chargé
2 poste restante numéro trois à Paris. J'avais des inquiétudes au sujet de l'affaire qu'allait conclure mon beau-frère et dans la lettre3 qui accompagnait le chèque je le mettais encore en garde contre Seznec, le priant de ne rien faire sans me consulter.4

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1. On trouvera le texte exact du télégramme sur la page du 24 mai 1923.
2. Lettre recommandée à valeur déclarée.
3. Le texte de cette lettre est reproduit ci-dessous.
4. Bernez Rouz, page 98.

LETTRE DE JEAN POULIQUEN
adressée à Pierre Quéméner

Mon cher Pierre,
 Je n'ai reçu ta dépêche que ce matin à 9 heures et comme le courrier de Paris part à 9  h.  43, je suis arrivé à la poste après le départ du courrier. Dans ces conditions, j'ai préféré attendre l'après-midi pour t'expédier le chèque en question. J'ai préféré ne pas te le barrer pour que tu puisses le toucher plus facilement. N'étant pas connu à Paris, la Générale n'aurait pas voulu te le payer.
 J'ignore pour quelle affaire tu as besoin de cette somme mais j'espère que tu l'as examinée toi-même sans tenir compte des renseignements fournis par Seznec. N'oublie pas en tout cas que je ne pourrais disposer très longtemps de cette somme et que s'il y a un acte à rédiger, tu dois en toute justice me donner la préférence.

Bien amicalement à toi1

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1. Bernez Rouz, pages 83 et 84.

2 commentaires:

Liliane Langellier a dit…

Désolée de devoir vous dire que le garagiste Emile Hodey est intervenu par DEUX FOIS sur la voiture de Seznec en ce vendredi 25 mai 1923.
Une fois vers 16 heures, pour une histoire de pneus, alors qu'ils arrivaient de Nonancourt, et une autre fois après qu'ils aient eu une panne de moteur bien plus grave en "grande rue" (qui doit être en fait la rue Parisis).
Cette deuxième panne a pris beaucoup plus de temps que la première.
C'est relaté de façon très précise dans le premier livre de Denis Langlois.

Marc Du Ryez a dit…

Merci, chère Liliane. Oui, les pages des 25 et 26 mai ont besoin d'une importante mise à jour. Ces deux journées-là sont très importantes, bien évidemment, donc je vais devoir faire cela prochainement.